Le vrai bonheur ne dépend d'aucun être, d'aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous...

Dalaï Lama

Témoignage de Dave St-Gelais

Ici à mon arrivée, j'étais presque mort, mais pas enterré.

Comme allié, j'avais ce mal de vivre qui toute ma vie m'avait suivi.  J'étais faible, amaigri, fatigué, épuisé, apeuré et démolis, car je croyais que la vie m'avais oublié et je n'y croyais tout simplement plus.

J'ai toujours eu ce sentiment que ce monde comme il m'a été présenté était irréel et qu'il ne me faisait miroiter que de potentiels bonheurs à la condition d'être ce que je ne suis pas, de plaire et de ne pas décevoir.

D'être l'ami, le père, le frère, le fils, le chum ou l'amant donc j'ai toujours eu ce sentiment d'imposture et d'échec si intense alors impossible pour moi d'aspirer à une vie ou un monde meilleur.

Comment était-il possible de ne pas appréhender mon futur si à la base je voyais mon passé comme un échec dont j'en étais le seul et unique responsable ?

Comment étais-ce possible si à la base je ne m'estimais pas et qu'il m'était impossible de m'aimer moi-même ?

Alors à cetains moments de ma vie, j'ai eu plus de respect pour la mort que pour la vie, car la mort elle ne me mentait pas.  Elle me promettait la paix, la sérénité et le repos éternel.  À plusieurs reprises j'ai joué avec elle, je l'ai visité, mais je n'y ai trouvé que la tristesse, la solitude, le froid et la peur.

C'est avec cette petite voix, cette petite étincelle et le peu de courage et de forces qui me restait qu'à genoux, je vous ai demandé de l'aide.

Vous m'avez entendu et vous m'avez donné ma chance.

Vous m'avez accueilli les bras grands ouvert d'une façon dont je ne pourrai jamais oublier.

J'étais à terre et vous m'avez soutenu et relevé. 
 
Une fois debout, vous m'avez aidé à marcher et à avancer. 
 
J'étais aveugle et vous m'avez fait voir mes possibilités, vous avez réussis à me faire voir tel que je suis. 
 
J'étais sourd et vous avez pris le temps de me faire entendre la raison. 
 
J'étais triste et vous m'avez fait sourire. 
 
J'avais peur et vous m'avez rassuré. 
 
C'est ici grâce à vous tous si aujourd'hui je me sens bien et libre. Je n'ai plus seulement envie d'entendre les échos de mes cris et de mes demandes à l'aide. Je n'ai plus envie d'être seulement la somme des désirs des gens qui m'entourent. Je n'ai plus l’intention de regarder mes ombres s'effondrer et mourir. J'ai réussi à déjouer la mort seulement en acceptant la vie. 
 
Je quitte bientôt pour affronter la vie, ma vie et j'ai maintenant l'intention de la vivre vieux, longtemps et de me réaliser entièrement. 
 
C'est avec certaines peurs que bientôt je m'envolerai, sans chaînes, sans barreaux et sans toutes ses limites que je m'étais fixé. 
 
C'est quand même avec un pincement au cœur que je vous dis au revoir, car à votre façon, tous et chacun aurez fait une grande et réelle différence dans ma vie. 
 
Je la croyais terminer mais maintenant je vois toutes mes possibilités et tous mes rêves que je pourrai enfin réaliser. 
 
Donc à vous tous, du fond de mon cœur, de celui de mes proches, de mes enfants et de mon petit-fils. 
 
Merci ! 
 
Je sais maintenant que la vie n'est jamais acquise, à nous de décider ce que nous voulons en faire car un jour, cette vie nous devrons inévitablement la léguer à d'autres afin qu'eux aussi puissent à leur tour briller et étinceler et ce, pour l'entière éternité. 
 
Bientôt je partirai pour mon voyage afin de redevenir mon meilleur ami et quand je lèverai les yeux au ciel, sous toutes ces étoiles, j'aurai une pensée pour vous tous. 
 
Ici je croyais me retrouvé, mais au lieu de cela, je me suis trouvé et c'est en grande partie grâce à vous que j'ai la ferme conviction que si un jour mon regard avait eu à s'éteindre, alors une œuvre d'art aussi. 
 
  
Dave St-Gelais